C'est ma faute à lui.
Il est revenu.
A 3h30 du matin, il est revenu. Le téléphone a vibré sur la table de chevet, ma voix ensommeillée a décroché. Trois ans aprés, il est revenu. Il a retrouvé la voix que je lui connaissais, il s'en est sorti, je peux effacer la fin dramatique de Quand j'serais petit, il s'en est sorti, j'ai dis. Il sourit à nouveau, je l'entends.
Les mots ont du mal à revenir, mais ils reviennent. Les rires aussi. Les silences aussi. Rien n'a changé, si ce n'est qu'on est moins con, peut être.
Il y a trois ans en arrière, le p'tit con de 15 ans se retrouvait à l'hosto tous les 15 jours pour avoir conduit une moto sans permis, pendant que la petite conne que j'étais découvrait les premières joies du voyage SNCF sans billet.
Et puis il y a eu le juge, les mots compliqués, lui à la porte, et puis plus rien.
Mais il est revenu.
Pour combien de temps, je ne sais pas. Je crois qu'il est temps de s'en foutre.
A 5h59 du matin il raccroche, aprés avoir raconté quelques histoires improbables qui ne sont même pas des contes. A 5h59 il raccroche, par la fenêtre j'observe la nuit sans lune. J'ai un soleil dans le ventre qui brûle à en crever.
La neige tombe à gros flocons.
Je souris.
Babylon Circus : J'aurais bien voulu.