Je sauve les meubles et vend la maison.
"Touché, coulé. Adieu la rue de la paix. Pour moi c'est rue Chasselièvre pour la 18ème année".
Je note un enième numero de téléphone sur mon bout de papier.
"Putain Gaëlle, pourquoi t'es dans le train et moi encore sur le quai?"
Il y a des choses qui sont moins droles qu'on l'aurait imaginé.
" Gaêlle il est 05h42, qu'est-ce que je fous là? Est-ce qu'on va être victime de ce truc qui fait que lorsqu'on est plus à côté en cours on est plus à côté dans la vie ?"
Le mot Partir se déguise en regrets, parfois.
"Les gens ont une raison personelle de travailler, moi j'en ai pas. Je fais quoi? Je vais travailler, pour toi. Je vais te rattraper, évite juste de partir trop loin.."
T'es pas du genre à parler comme ça Petit Prince. Si tu as bu je t'excuse. Il n'empèche que je me sens con. Même si en temps normal, c'est plutot facile de tourner les talons, pour le coup, je dois avoir un cailloux dans la grole.
*
Mais allez. Debout. Il y a un escalier orange qui m'attend, enfin il m'attend pas vraiment, mais il est là. Il y a une journée gratos à Eurodisney qui s'offre à nous comme au bon vieux temps. Il y a que je vais encore revenir les poches pleines et les cheveux étoilés. Et même si, même si je ne sais pas ou je vais, même si je fonce encore dans le mur, il y a un bout de tignasse bleue qui m'enverra des avions en papier.
Il est 07h26 et j'ai à peine dormi. J'étais sur un bateau bancal.
Caution, loyer, carte Navigo, charges comprises ou pas, avec ou sans ascenceur, Crous, APL, revenus mensuels, arrondissement.. Et je dois faire semblant de donner une importance à tout ça? Ouais.
Il fait froid. Il y a un problème quelque part, j'en connais qui restent sur le quai alors qu'ils avaient tout ce qu'il faut pour partir. Et moi on me file un billet, que je composte même pas, je grimpe dans le train, et je regarde par la vitre en attendant le départ. "Jamais contente", murmure la foule.
Zazi : Rue de la paix.