C'est le pays des anges, des anges qu'ont mal au ventre.
Je crois que beaucoup de gens, tentent de faire la révolution, afin de ne pas avoir à faire le reste. Afin de s'occuper l'esprit avec quelque chose de neuf, d'inédit et de tendance. Je comprends mal. Il fait chaud. Mais j'ai froid. Je ne me lasse pas du cirque. Et voir le tigre blanc derrière les barreaux me donne, presque, envie de crier. On t'enlèves de partout, Nunca. On met mon temps en cage. Ceci explique cela. Avoir le temps, mais ne pas l'utiliser. Le regarder tourner en rond derrière les barreaux, et ne rien faire. Il fait chaud et j'ai froid. Je m'enferme, en tête à tête, avec le film de Welles et mon assiete de coquillettes. Je ne sais plus. Je laisse faire. Je laisse mes pieds se trainer de pavés en pavés, je ne suis plus sur d'y croire, mais je suis là. Petite. Malade. Il fait chaud et j'ai froid. L'avenir se précise et je reste indécise, faut qu'on m'intronise. J'ai envie d'attraper le soleil et de me barrer avec, dans un élan d'égoïsme aïgu. Je me sens acide comme un kiwi pas mur, et puis faut le dire, je suis pas prète. C'est l'été. Je regarde les gens, je fais des efforts, pour les trouver beaux, et même que j'y arrive. Je gribouille à droite à gauche, mais ça donne rien. Je veux que ce bac de merde se termine et qu'on en parle plus. Mais je veux pas. Qu'on explose. Qu'on s'en aille, tous, de partout. Qu'on se perde, comme des cons. Qu'on ségare. Je veux pas, frôler la kangoo, je veux pas, boire du café le matin, et trouver une lessive qui sent bon. Société, tu m'auras pas. Dit-elle en avalant son coca. Je veux, de la musique et du bruit, de la fumée et de l'alcool. Je veux, aussi, je crois, silhouette sombre et élancée. Je veux que Personne revienne, et que je lui montre comment chui grand, et opulent. Même que, j'ai des preuves :
Tu vois, je t'é-cra-ses, mon petit. Mh, je refuse toute responsabilité concernant cette photo, c'était le bon temps de l'alcool plein les veines. C'est bien, de développer les photos, des mois aprés. Ca fait sourire, un peu. Mais peu importe le passé, je veux du présent ! Sortez les feux de camps, le soleil en bouteilles et l'arc-en-ciel en cône. Et je veux Paris. Les rues de Panam sous les soirs d'été, les odeurs étranges et les lampadaires aux lumières blafardes. Les soirées sur le parquet sous le néon jaune comme avant. Je veux. Fumer un joint. Au bord d'un fleuve.
Je n'sais pas ou je vais, non ça je ne l'ai jamais bien su
Mais si jamais je le savais, je crois bien que je n'irais plus.
Je m'endors ou il fait sommeil, et je passe l'été au soleil...
[ La rue kétanou : Ou je vais. ]